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Retour sur nos observations

    Lors de notre première arrivée à Givors, nous avions vaguement entendu parler des difficultés concernant les activités culturelles en ville. Les événements organisés par les différentes institutions seraient délaissées ou peu fréquentées, la culture en règle générale ne serait pas perçue d'un bon œil et ceux qui pratiquent une activité culturelle seraient stigmatisés.

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    Nous avons ensuite rencontré André Vincent, directeur des Affaires Culturelles de Givors et quelques personnes de son équipe qui nous ont dit rencontrer quelques difficultés certes, mais pas au point de ce que nous avions entendu. André Vincent nous a donc exposé le projet de la DAC pour la ville et particulièrement les quartiers classés "politique de la ville", soit des quartiers pour lesquels de plus grand moyens sont mis en place pour procurer aux habitants un meilleur accès à la culture.

    Parmi ces projets se trouve celui en collaboration avec le collectif d'artistes C'est Pas Des Manières, principalement situé aux Vernes.

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    Nous avons observé un bon nombre d'interactions entre les divers organismes prenant part à l’élaboration, à la promotion et à la concrétisation de ce projet en faisant de notre mieux pour y apporter notre contribution sans pour autant gêner ceux que nous observions. Nous avons également assisté à des échanges entre le public de ces évènements culturels et ceux qui les ont organisés et nous avons pu échanger avec eux à notre tour. Ces échanges nous ont permis de comprendre différemment la situation du quartier des Vernes.

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    En effet, s'il est évident qu'il a pu y avoir un déficit de fréquentation des activités culturelles, il apparaît clair qu'il ne s'agit pas exclusivement d'un manque d'intérêt de la part des habitants. Si toutefois certains peuvent manquer de curiosité, le manque de communication, ou plutôt la gestion difficile de la communication fait que les habitants ne sont simplement pas au courant de la tenue des ces événements. Par exemple, le centre social nous a confié communiquer les dates de leurs événements principalement par le bouche-à-oreille. Or, le bouche-à-oreille, dans ce cas précis, ne se fait qu'au sein des groupe de personnes qui fréquentent déjà le centre social et ne contribue pas à interpeler un nouveau public.

    De la même manière, nous avons pu constater que les événements des Vernes ne sont pas jugés accessibles aux résidents du centre-ville et vise-versa pour des raisons de transport en commun. Ainsi, le manque de transport le soir, ou simplement le coût du déplacement incite certains à ne pas participer, voire à ne pas s'intéresser à ces événements.

     D'autres éléments extérieurs à la politique culturelle de la ville entrent également en compte lorsqu'il s'agit de la fréquentation des activités culturelles. Outre les fêtes, comme la Fête de la Musique plusieurs années, qui ont été très peu fréquentées en grande partie en raison du Ramadan, certains habitants que nous avons rencontrés ont mentionné le manque de travail comme motif pour ne pas participer.

    Selon certains, plusieurs structures compteraient parmi leurs employés une majorité de travailleurs venant de villes éloignées, comme Saint Étienne, et seulement une très faible proportion de givordins. Par exemple, à notre échelle, à part les gardiens d'immeuble d'un des bailleurs sociaux, aucun de nos interlocuteurs n'habite Givors.

    Ainsi, la recherche d'emploi et le travail hors de la ville seraient également un des facteurs de la faible fréquentation des activités culturelles.

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    En ce qui concerne le travail des divers organismes prenant part à l'action culturelle de Givors, nous avons pu constater que chacun avec sa vision des enjeux avait à cœur de promouvoir la culture.

    En effet, si certains préfèrent penser en termes de vivre-ensemble, d'autres en termes d'enrichissement personnel, ou encore en termes de qualité de vie, chacune des institutions que nous avons pu rencontrer s’investit en proposant, participant, promouvant ou en réalisant des projets.

    Dans le même temps, les personnes extérieures participant à ces organismes n'hésitent pas à donner de leur temps pour apporter leur contribution à ces projets.

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    Enfin, bien que nous n'ayons pu observer que quelques rendez-vous, il nous a toujours semblé que le public était présent en nombre. Il apparaît donc que les efforts toujours grandissants de la part des divers organismes culturels pour intéresser leur public visé portent leurs fruits et que la situation est, contrairement à ce que l'on avait pu entendre avant d'arriver à Givors, ni désespérée ni catastrophique.

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    Ces observations conduites à Givors et en collaboration avec tous ceux que nous avons pu citer dans ce blog ont été pour nous très enrichissantes et captivantes. Nous avons non seulement pu être témoins de projets culturels très intéressants mais nous y avons aussi apporté notre analyse et notre contribution. De plus, il nous a été donné de rencontrer des personnes toujours très accueillantes et chaleureuses, que ce soit dans les institutions ou parmi les habitants des Vernes.

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